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Vas-y pleures.
Quoi ? Ben pleure.

Dialogue entre moi et moi-même dans le bus. On se poile bien ensemble.

T’as 35 min devant toi pour pleurer. Jusqu’au péage.
Pourquoi tu veux que je pleure..

Il voulait pleurer le con mais il savait pas. Il sait jamais.

Pourquoi ?
Pour ce type là devant l’arrêt, un beau gosse de 14 ans qui se croit invincible.
Parce qu’il te parlais et tu t’en foutais.
Et tu t’en fous .
Parce que c’est la fin d’une époque.
Une époque dont tu n’voulais pas entendre parler,
Qui s’est installé d’abord avec fracas et puis tout doucement.
Elle t’a apprivoisé.
Mais c’est bon, t’as pas arrêter de chialer quand ça a commencé et tu recommences parce que c’est fini ?
Parce que t’es déçue.
Tu crois que bientôt on pourra plus être fier de toi.
Même toi tu pourras pas.
Parce que c’était dur. Que personne n’a compris.
Tiens, tu voulais pas faire des études où tu sacrifierais rien ?
Où tu dirais jamais à un ami « non je peux pas, j’dois travailler ».
Merde.
Trop tard.
En plus, tu doutes.
C’est ce que tu détestes les doutes. Pourtant eux, ils t’aiment.
Oh et ça.
Tu l’as tellement pleuré, tu t’es tellement détesté.
T’as réussi à le reconstruire. Pleurer de joie alors ?
Non.
Finalement, tu pourrais peut-être changer.
Oui mais si je changes je serais..différente.
Et comme tout le monde.
Ton cœur ? Quoi moi cœur ?
Celui qui ne sait jamais.
Lui et les doutes, ils sont potes.
Ouais mais t’as des rêves.
Tu vas mêmes les réaliser.
Et c’est même pas une raison pour ne pas pleurer.
T’as peur.
« T’es là, tu doutes, tu r’connais plus la route. »

Péage.
T’as pas pleuré.
Non j’avais du mascara.
Non ok j’arrive pas.